Cholila : au pays des salmonidés
- Geoffroy & Claire
- 7 mars 2019
- 3 min de lecture
Nous quittons El Chalten en bus afin de rejoindre notre prochain Workaway. Il y a 20h de voyage, comme pour relier Paris à Buenos Aires.
Après une nuit et une journée sur nos sièges-couchettes, nous rejoignons le village de Cholila...
Nous découvrons une nouvelle facette du pays. Un village à faible fréquentation touristique, perdu dans la Cordillère des Andes. L'électricité est coupée plusieurs fois par semaine et les boutiques ferment entre 14h et 17h pour la sieste.
Deux personnalités sont citées régulièrement par les locaux. Le bandit américain "Butch Cassidi", qui est venu se planquer avec son magot dans le village. Tous ont également aperçu le chanteur Florent Pagny, qui vit à Cholila avec sa femme et ses enfants. Viendra-t-il chanter un jour à la fête du barbecue ? (Flo, t'as pris le melon...)

Nous sommes accueillis par un couple d'argentins, Laura et Dario. Ils vivent dans une propriété perchée sur les collines qui entourent le Lago Mosquito. Ils sont arrivés en 2007 avec une tente, puis ont tout construit eux même depuis leur installation. Ils ont maintenant une maison entourée d'un système d'eau (Merci Newton pour la gravité), et de plusieurs cabanes nécessaires à leurs activités apicoles et agricoles.
Il y a une maisonnette pour les volontaires, fabriquée en terre et en objets recyclés. En utilisant le champ lexical des hippies et des zadistes, un monde de blague s'est offert à nous. Nous apprenons à vivre avec un bidon d'eau potable et il faisait si chaud qu'il était préférable de dormir sous la tente pour cause de "cabane à effet de serre".
Nous avons participé aux récoltes et à la purification du miel. Cela nous a permis de bien discuter avec Laura et de nous passionner pour les copines de Maya.

Un soir, autour d'un asado, nous discutions du collège/lycée agricole "Fundación Cruzada Patagonica" où Laura donne des cours sur la transformation des produits agricoles. Elle nous propose de venir visiter l'établissement et de rencontrer son chef. Il est français et s’occupe de tous les enseignements techniques de l'établissement. Nous exprimons notre intérêt pour cette école en lui parlant de LaSalle Beauvais. C'est avec un grand sourire qu'il nous répond "Je connais bien, je suis de la promo 143".
Quelle rencontre aussi agréable qu'inopinée !
Nous échangeons longuement et rencontrons le reste de l'équipe éducative. Benoît est venu en coopération internationale en Argentine à la fin de ses études. Il y a rencontré sa femme et ils se sont installés dans la région. Ce matin là, nous faisons la connaissance de Julio.

Julio enseigne à l'école et est également passionné de pêche à la mouche. Il nous propose d'aller pêcher avec lui le jour même sur le lac Cholila. Il habite le village depuis 30 ans et connait tous les arbres, les insectes et les poissons des environs. Nous passons une grande partie de notre deuxième semaine avec lui.

Il nous fait découvrir un monde qui n'existe que dans les documentaires d'Arte. Des journées entières passent en un clin d’œil au milieu de rivières transparentes, de nuages d'oiseaux sauvages et de salmonidés. Nous apprenons à fabriquer les mouches en poils de cerf et plumes d'oiseaux exotiques. Julio aime répéter qu'il a plus de plumes qu'une danseuse du Moulin Rouge.
Nous attrapons une bonne dizaine de truites arc-en-ciel, des ombles de fontaines, une truite fario et des perches "natives". Les lacs issus de la fonte des glaciers sont d'un bleu azur hypnotisant. La nuit, nous rêvons encore de ces moments presque irréels.

Avant de continuer notre voyage vers la ville de Bariloche, nous passons la soirée chez Benoit avec Julio. Benoît et sa famille nous font découvrir leur maison et leur jardin débordant de fruits et de légumes. Quel bel endroit pour mettre un point d'orgue sur ce séjour extraordinaire.
C'est avec un pincement au cœur que nous poursuivons notre route, mais nous avons hâte de découvrir ce que nous réserve la suite de la route 40 !
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