La coca en Bolivie

Depuis notre arrivée en Bolivie, nous sommes très intrigués par la relation entre les boliviens et les petites feuilles vertes qu'ils placent contre leur joue. Nous avons donc décidé d'éclaircir et d’approfondir un peu le sujet.

La plante

La coca est une plante d'Amérique du Sud de la famille des Érythroxylacées. C'est un petit arbuste qui pousse entre 300 et 2000 mètres d'altitude et sur des sols acides.

Les feuilles de l'arbuste sont ensuite séchées et consommées.

Mode de consommation

La feuille de coca est un stimulant. La mâcher permet une meilleure absorption de l’oxygène par le cerveau. Elle est appréciée pour ses vertus. La coca permet une meilleure résistance à l’effort, et atténue la sensation de faim, elle est recommandée pour lutter contre les effets de l’altitude.

Dans les régions andines d’Amérique du Sud, on la consomme donc en la mastiquant ou en l’infusant en maté.

Elle est également consommée lors de toutes les fêtes religieuses et traditionnelles.

Place dans la culture bolivienne

Sa consommation est une tradition millénaire sur l’altiplano, où la petite feuille verte est sacrée et depuis toujours. Elle est offerte en cadeau aux élus. Elle est également offerte par les mineurs en offrande avant de descendre dans la mine.

Enjeux politiques

Son association aux narcotrafics rends la culture de la feuille assez controversée. Pour une partie des Boliviens, la feuille de coca est une tradition ancestrale qui fait partie de leur quotidien. Pour les occidentaux et les USA, la culture de la coca est fortement liée à la production de cocaïne.

1952 : la coca est présentée comme addictive par des experts de l’OMS

1961 : l’ONU assimile le cocalero (cultivateur de la feuille de coca) au narcotrafiquant et le consommateur au narcodépendant.

1971 : les Etats-Unis condamnent la commercialisation de la feuille de coca eux aussi pour lutter contre le trafic de drogues. L’OEA (l’Organisation des Etats d’Amérique) établit dès lors l’interdiction de la cultiver, de la consommer et de la commercialiser. Non sans toutefois réserver une clause spéciale pour l’entreprise Coca-Cola Company, la coca entrant dans la composition de la boisson culte. Sa culture est alors monopolisée par la multinationale américaine.

1995 : Un rapport de l’OMS démontrant la non-toxicité de la coca est censuré par les Etats-Unis. La Bolivie coopère ensuite pendant des années avec eux afin d’éradiquer les champs de culture, ce qui créé de fortes tensions avec les producteurs (cocaleros) dont un certain Evo Morales est le leader.

2006 : Election à la présidence d'Evo Morales, qui va tout faire pour que la feuille de coca soit reconnue légalement.

2013 : mastiquer la coca est autorisée par l’ONU.

L’agence antidrogue de l’ONU évalue à 31 000 hectares l’étendue des champs de coca en Bolivie, alors que pour la consommation de la population locale seuls les 12 000 hectares prévus par la Loi de 1988 seraient nécessaires. Cet excédent de 19 000 hectares serait ainsi aux mains du narcotrafic.